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11 avril 2020

La Passion, 2020; Jean 18, 1-19,42

 

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Vendredi 10

La Passion

Jean 18, 1-19,42

Ce soir l’Eglise est vide et déserte. Parce qu’un fléau s’est abattu sur le monde, parce que l’église doit renoncer à ses rites si précieux pour participer aussi à la lutte engagée pour nos vies et notre santé. Alors imaginons que nous sommes arrivés au cœur de la nef silencieuse. Nous connaissons bien les lieux, nous ne trébuchons pas en nous dirigeant vers la croix. Dans l’obscurité qui a envahi l’église, préparons-nous à entrer dans  le mystère de la Passion. Tout est resté en l’état, il faut dépouiller l’autel, tout retirer jusqu’à la pierre nue, retirer la croix et la recouvrir d’un voile rappelant la tunique qui couvre les épaules du Christ.

Et puis, faisons silence, laissons-nous aspirer par la Parole de Dieu que nous venons d’entendre. Car, le silence de Dieu dans le langage de la croix, ne peut être séparé de la Parole. Dieu parle dans son apparent silence. Car le silence du Vendredi Saint n’est pas vide ; il est signe d’une attente, d’une espérance. Dieu y poursuit son œuvre de salut. Pour nous, chrétiens, le silence est bien un lieu où Dieu agit et se priver de silence, c’est priver Dieu d’une part de son action.

Alors maintenant nous pouvons nous souvenir. Jésus n’a opposé aucune résistance aux gardes du Temple qui venaient le chercher pour le faire juger au cours d’un simulacre de procès dont la sentence était prononcée d’avance : “ C’est moi. ” (Jn 18, 5 et 18, 8)  leur dit-il sans la moindre crainte, calmement, presque silencieusement .Il se laisse faire. Nous sommes peut-être un peu comme Pierre qui sort son épée et veut en découdre, ne pas laisser faire ! mais ce qui doit s’accomplir, s’accomplit.

Jésus a été obéissant, nous dit St Paul, jusque dans l’acceptation des souffrances de sa Passion. Et de fait, Jésus ne fuit pas, il va jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême de son amour pour nous. Il reste fidèle, quoi qu’il arrive, à ce qu’il a annoncé et vécu. Il ne se sauve pas lui-même, d’ailleurs personne ne peut se sauver lui-même, c'est une illusion, ce sera toujours à accepter comme venant d’un autre, comme venant de Dieu le Père… Jésus ne sauve pas sa vie, il se laisse conduire… Il s’est livré entre nos mains…

Il y en a autour de nous de ces personnes qui souffrent, qui se sentent seules et abandonnées, qui attendent désespérément que Dieu fasse quelque chose pour elles,

Dans notre silence,  laissons monter en nous tout ce qui nous habite, tout ce que nous portons… pour contempler déjà en nous, au cœur de ce que nous vivons, le Christ en sa Passion…

 

Gérald Diacre permanent 

Diocèse de Nantes

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