Très bonne année
Très bonne année 2023 à toutes et à tous !
“ Sur terre paix parmi les hommes de bienveillance ! ”
Très bonne année 2023 à toutes et à tous !
“ Sur terre paix parmi les hommes de bienveillance ! ”
Ce matin 9h.......
Mais où sont passés les touristes si présents habituellement ???
Samedi 11
Veillée pascale
Mathieu 28, 1-10
Matin de Pâques. Le deuil n’a pas pu se faire encore : le Seigneur a été enseveli à la hâte avant le début de la fête, et il est temps maintenant, au matin du premier jour d’une semaine qui s’annonce bien triste, il est temps de faire ce qu’il y a à faire dans ces cas-là … Mais voici que ces deux femmes vont assister à la résurrection ! et puis… et puis pas grand-chose à voir, c’est le moins qu’on puisse dire ! Le tombeau est vide. Rien à voir, seulement un message à recevoir et à transmettre…
On n’assiste pas à la résurrection. La résurrection n’est pas montrable, pas imaginable. Il n’y a pas un « moment » de la résurrection. On ne peut pas dire : « ça s’est passé à telle heure de telle manière ». Quand est-il ressuscité ? Et d’ailleurs, « qu’est-ce que c’est, ressusciter des morts ? » demandait déjà Saint Marc (Marc 9, 10) quand Jésus avait annoncé sa résurrection, Et, malgré les explications de saint Paul dans sa première épitre aux corinthiens (1 Cor. 15, 35-57), on n’en sait toujours rien.
Car dans notre texte, et pour employer un langage théâtral, la mise en scène du début ne débouche pas sur l’acte de la résurrection. Après le « grand tremblement de terre », c’est non pas Jésus ressuscité, mais un « ange du ciel » qui apparaît. C’est lui qui va faire constater que le tombeau est vide, qu’il n’y a rien à voir. Ça peut faire penser à l’histoire du prophète Élie, qui fait un mauvais sortaux prêtres de Baal. La reine Jézabel ne peut pas laisser ce crime impuni. Et Elie s’enfuit jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. Dans une grotte, il attend que Dieu vienne, et il y a toute une série de manifestations : un ouragan, et, après l’ouragan, un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre. (1 Rois 19, 11-12)
Jésus n’est pas non plus dans le tremblement de terre
Si Jésus avait été dans le tremblement de terre, ça nous rassurerait, et plus encore : nous participerions déjà de son règne. Comme la « mère des fils de Zébédée » l’avait réclamé à Jésus pour ses deux fils (Mat. 20, 21) ! S’il était puissant, nous serions puissants, nous aussi. Or nous ne le sommes pas. Jésus est ressuscité dans le secret. Son royaume n’est pas de ce monde, comme il l’a dit à Pilate (Jean 18, 36).
Mais il y a aussi une autre chose dans cette absence de Jésus dans le sépulcre qui peut nous troubler, c’est au niveau de notre foi. Et là nous sommes au cœur de ce que Mathieu tente de nous faire comprendre. Si Jésus avait été dans le tremblement de terre, nous aurions cru tout de suite et définitivement, mais le fait qu’il n’ait pas été là va obliger les femmes – et nous avec elles – à un cheminement. Et ce cheminement est incontournable. On ne peut pas en faire l’économie, ni nous, ni nos enfants, ni nos voisins. Le chrétien, c’est définitivement celui qui marche vers Dieu, avec Dieu, sans le voir.
Alors que cette fête de Pâques ne soit pas pour nous qu’une fête parmi d’autres du calendrier chrétien, mais bien un tremblement de terre ! Nous avons une mission, celle de transmettre un message, le message que Jésus-Christ est vraiment ressuscité. Nous dévons le proclamer sans peur car « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8, 31)
Il ne faut même pas avoir peur de nous-mêmes, de nos péchés ou de nos faiblesses ! Il faut juste y aller, encore et toujours. C’est dans cette mission, ici et dehors, dans la vie quotidienne, dans la mission quotidienne, que le Christ vivant viendra ôter définitivement toute peur en nous, et nous faire nous-mêmes revivre, à chaque rencontre, un peu plus, un peu mieux. Avec lui.
Gérald diacre permanent
Diocèse de Nantes
Vendredi 10
La Passion
Jean 18, 1-19,42
Ce soir l’Eglise est vide et déserte. Parce qu’un fléau s’est abattu sur le monde, parce que l’église doit renoncer à ses rites si précieux pour participer aussi à la lutte engagée pour nos vies et notre santé. Alors imaginons que nous sommes arrivés au cœur de la nef silencieuse. Nous connaissons bien les lieux, nous ne trébuchons pas en nous dirigeant vers la croix. Dans l’obscurité qui a envahi l’église, préparons-nous à entrer dans le mystère de la Passion. Tout est resté en l’état, il faut dépouiller l’autel, tout retirer jusqu’à la pierre nue, retirer la croix et la recouvrir d’un voile rappelant la tunique qui couvre les épaules du Christ.
Et puis, faisons silence, laissons-nous aspirer par la Parole de Dieu que nous venons d’entendre. Car, le silence de Dieu dans le langage de la croix, ne peut être séparé de la Parole. Dieu parle dans son apparent silence. Car le silence du Vendredi Saint n’est pas vide ; il est signe d’une attente, d’une espérance. Dieu y poursuit son œuvre de salut. Pour nous, chrétiens, le silence est bien un lieu où Dieu agit et se priver de silence, c’est priver Dieu d’une part de son action.
Alors maintenant nous pouvons nous souvenir. Jésus n’a opposé aucune résistance aux gardes du Temple qui venaient le chercher pour le faire juger au cours d’un simulacre de procès dont la sentence était prononcée d’avance : “ C’est moi. ” (Jn 18, 5 et 18, 8) leur dit-il sans la moindre crainte, calmement, presque silencieusement .Il se laisse faire. Nous sommes peut-être un peu comme Pierre qui sort son épée et veut en découdre, ne pas laisser faire ! mais ce qui doit s’accomplir, s’accomplit.
Jésus a été obéissant, nous dit St Paul, jusque dans l’acceptation des souffrances de sa Passion. Et de fait, Jésus ne fuit pas, il va jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême de son amour pour nous. Il reste fidèle, quoi qu’il arrive, à ce qu’il a annoncé et vécu. Il ne se sauve pas lui-même, d’ailleurs personne ne peut se sauver lui-même, c'est une illusion, ce sera toujours à accepter comme venant d’un autre, comme venant de Dieu le Père… Jésus ne sauve pas sa vie, il se laisse conduire… Il s’est livré entre nos mains…
Il y en a autour de nous de ces personnes qui souffrent, qui se sentent seules et abandonnées, qui attendent désespérément que Dieu fasse quelque chose pour elles,
Dans notre silence, laissons monter en nous tout ce qui nous habite, tout ce que nous portons… pour contempler déjà en nous, au cœur de ce que nous vivons, le Christ en sa Passion…
Gérald Diacre permanent
Diocèse de Nantes